vas y molo

Beau week end en amoureux pour souligner l'anniversaire de mon conjoint.  Ça nous a fait le plus grand bien de se retrouver enfin.  L'espace d'une belle longue fin de semaine d'automne, nous avons mis notre rôle de parents en veilleuse.  La vie est bonne pour moi.  Même en ce qui a trait à mon retour au travail.  Il sera progressif ce retour et ça se fera dans d'autres conditions.  Je vais avoir un nouveau porte-folio de clients ainsi qu'un nouveau patron.  Ainsi je n'aurai pas à faire face à ma clientèle et à mes anciens collègues ou très peu.  Non pas que je ne les appréciais pas, bien au contraire mais de repartir sur de nouvelles bases avec les irritants en moins de mes anciennes fonctions, je pense que ce sera plus facilitant pour moi.  Le retour est pour demain.  Je reviendrai avec la tête haute et le sourire.

Passer la journee avec ma petite fille me fait tellement de bien.  Je souhaite avoir l'energie pour lui donner le meilleur mais finalement c'est elle qui m'énergise!  Aujourd'hui je sentais que mon énergie était revenue, une énergie sans médication...je souhaite que les prochaines journées soient aussi bonnes car quel bonheur de se sentir à nouveau soi-même!  Ma fille est une source de bonheur inegalé!  Merci la vie!

La dépression. Un mot chargé de sens négatif, une maladie qui affecte la personne déprimée et son entourage.  Parlons-en de l'entourage.  À qui peut-on en parler ouvertement sans être jugée?  J'ai choisi de ne pas partager mon état à ma belle-famille.  Toutefois mes amies et ma famille immédiate sont au courant car je me sens appuyée et comprise.  En ce qui concerne mon patron et mes collègues, bien qu'ils doivent avoir une bonne idée de mon état, je ne sais toujours pas comment en parler à mon retour au travail.  Quoi dire et ne pas dire...après un arrêt de travail, je ferai innévitablement face aux préjugés.  J'espère avoir fait du chemin d'ici là et revenir la tête haute tout en ayant la force de retenir ce qui m'appartient vs ce qui peut et doit être adressé à mon employeur.  Certains aspects de mon travail sont à revoir.  Comment discuter de ces points sans que mon patron se sente attaqué personnellement et qu'on me qualifie en plus d'innapte à accomplir mon travail?  Une bonne réflexion face à mon avenir professionnel reste à faire de mon côté.  Une autre prise de conscience sur l'impact du regard des autres sur lequel je n'ai aucun contrôle et qui ne devrait pas dicter mes choix et mes comportements.  Choisir d'être en accord avec moi, voilà ce qui est important pour aller vers la guérison.  Voilà ce qui m'aidera à être mieux et ainsi s'en portera mieux ma fille et mon amoureux.

Le plus beau luxe dans la vie, c'est d'avoir du temps!  Décider le matin de ce j'ai envie de faire, changer d'idée car l'énergie  n'y est pas, reporter un petit projet à une autre journée et ce n'est pas grave car le sentiment d'urgence ne m'habite pas autant qu'avant...avant d'être tombée dans un état qui m'a forcé à m'arrêter.  Cette parenthèse dans ma vie comme je me plaîs à appeler cette pause sous ordonnance est salutaire pour moi, pour ma fille.  

Qu'en est-il de mon couple?   Nous nous sommes éloignés et le temps ne semble pas jouer en notre faveur.  Notre dynamique, la routine mais qu'est-ce qui nous a mené à cet état d'inconfort?   Nous sommes les seuls à blâmer dans cette dérive.  J'aurais souhaité une relation et un modèle parental plus harmonieux pour ma fille.  Pour ça, il faut que nous nous retrouvions en tant que couple car c'est ce que nous étions avant d'être parents.  Dans ce cas-là non plus je ne ressens pas le sentiment d'urgence car il faut y croire encore...

Me voilà enfin à me relever doucement d'une dépression et l'envie soudaine de me confier sur une page lancée dans le cyber espace.  Sûrement parce que mon espace intérieur est maintenant un peu plus grand depuis que je prends le temps de respirer, le temps de prendre du temps pour moi, en acceptant de m'arrêter.  

Cette vie entres parenthèses fait du bien non seulement à moi mais aussi à ma famille.  Enfin ma fille ne voit plus une maman qui pleure à tous les jours, elle est avec une maman plus souriante, reposée et qui n'a pas à tout moment la tête ailleurs.  Lorsque j'ai annoncé à mon employeur mon arrêt de travail, j'ai ensuite dit à ma fille de 3 1/2 ans que maman allait se reposer...avec ses grands yeux bleus qui me fixaient le plus sérieusement du monde et avec sa petite main délicatement posée sur ma joue, elle m'a dit avec un ton très assuré: ''repose toi maman et mange, mange maman!  Papa et moi on va te surveiller!''  C'était évident pour ma petite qu'il était temps que je prenne soin de moi...prendre soin de soi permet de mieux prendre soin de ceux qu'on aime.